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jeudi 11 février 2016

Saint Valentin 2016 !

Il semblerait que ce soit bientôt la Saint Valentin...
Célébrez cette fête avec L'Herne et humour !


La femme abandonnée
Honoré de Balzac
96 pages - 7€ - En vente ici

La paix du ménage
Honoré de Balzac
88 pages - 7€ - En vente ici

Les cocus
Charles Fourier
88 pages - 9,50€ - En vente ici

Physique de l'amour
Remy de Gourmont
160 pages - 7,50€ - En vente ici

Un cas de divorce
Guy de Maupassant
80 pages - 9,50€ - En vente ici

L'amour sur un plateau (de cinéma)
Éric Neuhoff
124 pages - 14€ - En vente ici

Essai sur les femmes
Arthur Schopenhauer
64 pages - 8,50€ - En vente ici

Un amour de jeunesse
Anthony Trollope
80 pages - 9,50€ - En vente ici

RDV le 16 mars ! Venez nombreux !!








"En mars, quand les glaçons s’égouttaient des toits, nous entendions déjà le galop du printemps. Nous laissions les perce-neige dans les bois. Nous attendions jusqu’en mai, la cueillette des fraises.
Les pics martelaient déjà les arbres. Il pleuvait souvent. Les pluies étaient douces, leurs eaux un genre de velours.
Elles étaient d’égale durée, un jour entier, deux jours, une semaine. Un vent soufflait, les nuages restaient immobiles, fixes comme des astres dans le ciel. C’était une pluie méthodique, réfléchie. Les chemins s’ameublissaient. Le marais gagnait les bois, les grenouilles nageaient dans la futaie. Les roues aux chariots des paysans cessaient de grincer. Toutes les voitures étaient comme posées sur des pneus. Les sabots des chevaux se taisaient. Tous ôtaient leurs bottes, les jetaient sur leur dos et pataugeaient nus pieds.
L’éclaircie venait du jour au lendemain.
La pluie cessait un beau matin. Le soleil revenait, comme rentré de vacances.
Ce jour-là, nous l’avions attendu. Ce jour-là, les fraises devaient être mûres."

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"Or Vienne n’avait rien d’un village. Vienne était la ville dont l’Empereur, dans sa voiture ou perché sur sa monture, empruntait les mille, que dis-je, dix mille rues. En plein cœur de la ville de Vienne se trouvait le palais de l’Empereur, tout d’or, de marbres et de brillants. Devant ce palais se tenaient les gardes du corps, revêtus d’or et de fer. La garde rapprochée était mille fois plus nombreuse que la gendarmerie. L’Empereur roulait ou chevauchait au milieu de ses ministres.
Et les ministres avaient mille fois plus d’intelligence que tous les bourgmestres réunis.
Vienne était un autre monde.
Un tourneur à Vienne était plus qu’un docteur dans une petite ville nichée à la frontière russe.
Je crois pouvoir dire que ce fut une joie effrayante qui à cet instant s’empara de Mendel."

Traduction par Alexis Tautou








Paris, Paris, Paris...




Colette a vingt ans lorsqu’elle découvre Paris. Elle l’aimera profondément. Ses premières adresses sont pour l’essentiel choisies par ses maris, ses amants, ses maîtresses. Puis elle en appréciera de multiples charmes. « j’y trouvai, l’une après l’autre, tant de provinces », avec une tendresse durable pour  le Palais-Royal et une attention particulière pour les petites marchandes d’oubli, qui « pêchaient à même le flot des passants de midi » sans maquillage outrancier, se reposant d’une jambe sur l’autre  « comme les chevaux qui passent leur vie sous le harnais ». Il en était une qui eût  pu prétendre pourtant à l’honorariat :   « Soixante-seize ans, une charpente indestructible, les pieds lourds, mais la taille encore droite, le teint d’un vieux vigneron, une paire d’yeux couleur de saphir très foncé, inoubliables, resplendissants, un sourire errant qui n’avait pas d’âge, et ne s’adressait à personne … »

Retrouvez l'article de Marc Emile Baronheid ici !

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Les éditions de L’Herne (connues pour ses fameux Cahiers) ont eu la bonne idée de rééditer quatre livres sur Paris dus à des signatures prestigieuses. Paris, je t’aime!, clame la Bourguignonne Colette qui, en 1926, emménage au Palais Royal (alors fréquenté par les prostituées) dans un entresol exigu et bruyant qui devient un «village dans le village» avec ses codes, ses règles et ses interdits, comme l’écrit Frédéric Maget dans sa préface. Dans ce recueil, l’auteure de Chéri revient sur son enfance, sa découverte de Paris, la vie de son quartier, etc. Sous le titre Paris, sont réunis treize textes de J.-K. Huysmans, représentant du mouvement décadent avec A rebours. Il parle du «charme» du Jardin du Luxembourg, des gouvernantes anglaises qui se retrouvent tous les matins au Parc Monceau, d’un bal à Grenelle où les militaires et les dames ne payent pas, des buveurs attablés sur le trottoir du boulevard du Montparnasse ou d’une «vieille hommasse», vendeuse de petit noir à des marins. Sont également réédités Paris, capitale du XXe siècle de Walter Benjamin qui parle notamment de la construction des passages, singularité parisienne dans laquelle «Fourrier a reconnu le canon architectonique du phalanstère», ainsi que Mes apprentissages à Paris où Casanova rend compte d’un temps prérévolutionnaire.

Retrouvez l'article de Michel Paquot ici !

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Joris-Karl Huysmans fréquente et raconte le jardin du Luxembourg, le parc Monceau, le boulevard Montparnasse, un gentil bal à Grenelle, de petits coins où les servantes plument des dindons.
Dans le dernier quart du 19e siècle, il hume Paris avec gourmandise et le raconte avec panache. Ses chroniques se déploient en jaillissements colorés et fulgurants, d’une puissance allusive que l’on peinerait à retrouver, aujourd’hui, dans ces pages où, croient les rapporteurs, le choc des photos dispense de la féérie des mots. Votre réveillon sera-t-il à la mesure de celui-ci,  où «  la table plie sous le faix des victuailles et des buveries. Taïaut ! taïaut ! en chasse des fines bouteilles et des succulentes venaisons ! Qu’on vide les carafes à vins, qu’on morde à belles dents dans les chairs parfumées des truffes, qu’on arrose les gargamelles assoiffées avec le sang des vins, qu’on fasse sonner le doux carillon des mâchoires ! Taïaut ! taïaut ! Que le casque d’or des champagnes rosés saute et jette au plafond des chambres ses folies et ses mousses ! taïaut les baisers, taïaut ! » ?

Retrouvez l'article de Marc Emile Baronheid ici !

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