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jeudi 11 février 2016

Paris, Paris, Paris...




Colette a vingt ans lorsqu’elle découvre Paris. Elle l’aimera profondément. Ses premières adresses sont pour l’essentiel choisies par ses maris, ses amants, ses maîtresses. Puis elle en appréciera de multiples charmes. « j’y trouvai, l’une après l’autre, tant de provinces », avec une tendresse durable pour  le Palais-Royal et une attention particulière pour les petites marchandes d’oubli, qui « pêchaient à même le flot des passants de midi » sans maquillage outrancier, se reposant d’une jambe sur l’autre  « comme les chevaux qui passent leur vie sous le harnais ». Il en était une qui eût  pu prétendre pourtant à l’honorariat :   « Soixante-seize ans, une charpente indestructible, les pieds lourds, mais la taille encore droite, le teint d’un vieux vigneron, une paire d’yeux couleur de saphir très foncé, inoubliables, resplendissants, un sourire errant qui n’avait pas d’âge, et ne s’adressait à personne … »

Retrouvez l'article de Marc Emile Baronheid ici !

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Les éditions de L’Herne (connues pour ses fameux Cahiers) ont eu la bonne idée de rééditer quatre livres sur Paris dus à des signatures prestigieuses. Paris, je t’aime!, clame la Bourguignonne Colette qui, en 1926, emménage au Palais Royal (alors fréquenté par les prostituées) dans un entresol exigu et bruyant qui devient un «village dans le village» avec ses codes, ses règles et ses interdits, comme l’écrit Frédéric Maget dans sa préface. Dans ce recueil, l’auteure de Chéri revient sur son enfance, sa découverte de Paris, la vie de son quartier, etc. Sous le titre Paris, sont réunis treize textes de J.-K. Huysmans, représentant du mouvement décadent avec A rebours. Il parle du «charme» du Jardin du Luxembourg, des gouvernantes anglaises qui se retrouvent tous les matins au Parc Monceau, d’un bal à Grenelle où les militaires et les dames ne payent pas, des buveurs attablés sur le trottoir du boulevard du Montparnasse ou d’une «vieille hommasse», vendeuse de petit noir à des marins. Sont également réédités Paris, capitale du XXe siècle de Walter Benjamin qui parle notamment de la construction des passages, singularité parisienne dans laquelle «Fourrier a reconnu le canon architectonique du phalanstère», ainsi que Mes apprentissages à Paris où Casanova rend compte d’un temps prérévolutionnaire.

Retrouvez l'article de Michel Paquot ici !

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Joris-Karl Huysmans fréquente et raconte le jardin du Luxembourg, le parc Monceau, le boulevard Montparnasse, un gentil bal à Grenelle, de petits coins où les servantes plument des dindons.
Dans le dernier quart du 19e siècle, il hume Paris avec gourmandise et le raconte avec panache. Ses chroniques se déploient en jaillissements colorés et fulgurants, d’une puissance allusive que l’on peinerait à retrouver, aujourd’hui, dans ces pages où, croient les rapporteurs, le choc des photos dispense de la féérie des mots. Votre réveillon sera-t-il à la mesure de celui-ci,  où «  la table plie sous le faix des victuailles et des buveries. Taïaut ! taïaut ! en chasse des fines bouteilles et des succulentes venaisons ! Qu’on vide les carafes à vins, qu’on morde à belles dents dans les chairs parfumées des truffes, qu’on arrose les gargamelles assoiffées avec le sang des vins, qu’on fasse sonner le doux carillon des mâchoires ! Taïaut ! taïaut ! Que le casque d’or des champagnes rosés saute et jette au plafond des chambres ses folies et ses mousses ! taïaut les baisers, taïaut ! » ?

Retrouvez l'article de Marc Emile Baronheid ici !

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mercredi 25 novembre 2015

Paris !



 "Le jardin [du Luxembourg] est charmant toujours,
plus charmant peut-être même pendant la saison pluvieuse qu' à cette époque où des bourgeons vernis
sortent des baguettes et des nœuds des branches.
Placez-vous sur la terrasse, près de l'Odéon, sur la terrasse que longe la rue de Médicis,
vous embrassez d'un seul coup d’œil l'ensemble"
 
J.-K. Huysmans



"Les longs crépuscules flottaient, roses, au-dessus du jardin et de Paris invisible,
après quoi les silencieuses nuits du Palais-Royal, favorables au travail résigné, ne m'apportaient plus que le pas d'un gardien et les dialogues des chats.
Mais midi était l'heure des employés pressés, de l'odeur du pain chaud,
des enfants joueurs et de ponctuelles prostituées.
Celles-ci, postées sous l'arcade, juste sous ma fenêtre, au seuil du jardin, l'épaule au soleil s'il faisait beau,
le dos rond s'il pleuvait, embrassaient du regard dans toute sa longueur le passage du Perron,
et pêchaient à même le flot des passants de midi"

Colette





jeudi 19 novembre 2015

"Sauver Paris, c’est plus que sauver la France, c’est sauver le monde." - Victor Hugo

Parce que L'Herne aime - et ne cessera d'aimer - Paris !



Paris, capitale du XIX° siècle 
Walter Benjamin
Coll. Carnets de L'Herne
9,50€
"Le collectionneur se plaît à susciter un monde non seulement lointain et défunt mais en même temps meilleur ;
un monde où l'homme est aussi peu pourvu à vrai dire de ce dont il a besoin que dans le monde réel, mais où les choses sont libérées de la servitude d'être utiles
"

Mes apprentissages à Paris
Casanova
Coll. Carnets de L'Herne
9,50€
"J'allais toujours prendre mes leçons de français chez mon bon vieux Crébillon ;
malgré cela mon langage rempli d'italianismes me faisait souvent dire en compagnie l'opposé de ma pensée ;
mais il résultait presque toujours de mes quiproquos des plaisanteries curieuses qui faisaient fortune...
"

Paris, je t'aime!
Colette
Coll. écrits
15€
"Les longs crépuscules flottaient, roses, au-dessus du jardin et de Paris invisible,
après quoi les silencieuses nuits du Palais-Royal, favorables au travail résigné, ne m'apportaient plus que le pas d'un gardien et les dialogues des chats.
Mais midi était l'heure des employés pressés, de l'odeur du pain chaud,
des enfants joueurs et de ponctuelles prostituées.
Celles-ci, postées sous l'arcade, juste sous ma fenêtre, au seuil du jardin, l'épaule au soleil s'il faisait beau,
le dos rond s'il pleuvait, embrassaient du regard dans toute sa longueur le passage du Perron,
et pêchaient à même le flot des passants de midi
"

Paris
Joris-Karl Huysmans
Coll. Carnets de L'Herne
7,50€
"Le gaz s'allume au Palais-Royal et déploie son éventail de flammes jaunes ;
les restaurants étalent à leurs vitrines des mets qui ne se mangent :
poissons aux écailles d'azur et aux cottes d'argent, chevreuils aux chairs d'un rouge pourpre, pistaches vertes, truffes noires, langoustes écarlates, pommes laquées de rose, et tout cela coûte deux francs... pour n'en pas manger !
En haut, c'est la cohue, les garçons s'élancent, crient, se disputent,
bousculent les gens qui mangent et,
dans ce vacarme de pas, de heurts, de hurlements,
une petite cuiller qui sonne, en tombant, jette sa note aigrelette,
tandis que le "ouf" des bouteilles que l'on débouche
détonne sur le cliquetis des verres qui se brisent
"

Flâneries extra-parisiennes
G. de Nerval
Coll. Confidences
10€
"C'était un mardi, le vingt-neuvième jour de février 1393.
La foule se transportait le matin à Saint-Marcel, hors Paris, à l'hôtel dit de la Reine-Blanche, pour y voir arriver tous les beaux seigneurs et les belles dames qui devaient assister à une fête des plus divertissantes et des plus curieuses qu'on vît à cette époque.
Elle dura toute une journée jusque bien avant dans la nuit...
"

Promenades parisiennes
Mihail Sebastian
Coll. Carnets de L'Herne
9,50€
"Les amours se nouent aisément dans le métro.
Pourquoi ?
Deux sourires, deux mots échangés se prolongeront dehors,
dans la rue, jusqu'à l'amitié, jusqu'à l'amour.
Les brèves, les simples, les pathétiques amours parisiennes !
Elles ont un goût d'éternité, et elles durent si peu !
"