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jeudi 17 septembre 2015
Nos sorties du 23 septembre !
Des cannibales
Coll. Carnets
Montaigne
Avant-propos de François L'Yvonnet
64 pages
978 285 197 311 5
7,50€
Extrait : L'estimation et le prix d'un homme consiste au cœur et en la volonté ; c'est là où gît son vrai honneur ; la vaillance, c'est la fermeté non pas des jambes et des bras, mais du courage et de l'âme ; elle ne consiste pas en la valeur de notre cheval, ni de nos armes, mais en la nôtre.
La liberté de la pensée
Coll. Carnets
Benjamin Constant
Avant-propos de François L'Yvonnet
64 pages
978 285 197 312 2
7,50€
Extrait : La tolérance n'est autre chose que la liberté de tous les cultes présents et futurs.
Les barbares
Coll. Carnets
Hérodote
Avant-propos de François L'Yvonnet
72 pages
978 285 197 313 9
7,50€
Extrait : Une partie des Égyptiens regardent les crocodiles comme des animaux sacrés ; mais d'autres leur font la guerre. Ceux qui habitent aux environs de Thèbes et du lac Moéris ont pour eux beaucoup de vénération. Les uns et les autres en choisissent un qu'ils élèvent, et qu'ils instruisent à se laisser toucher avec la main. On lui met des pendants d'oreilles d'or ou de pierre factice, et on lui attache aux pieds de devant de petites chaînes ou bracelets.
Libellés :
Barbares,
Books,
Cannibales,
Carnets,
carnets de l'herne,
Culture,
François L'Yvonnet,
herne,
lecture,
LHerne,
liberté,
littérature,
Pensée,
Reading Time,
Rentrée littéraire
jeudi 2 juillet 2015
Les nouveautés de la rentrée sont arrivées à L'Herne
Libellés :
Balzac,
Baudelaire,
Carnets,
carnets de l'herne,
constant,
été,
François L'Yvonnet,
Gourmont,
hérodote,
L'Herne,
Laurence Tâcu,
lecture,
LireEnShort,
littérature,
melville,
Montaigne,
roché,
Roth
jeudi 2 avril 2015
"L'Islam politique : fin ou début d'un monde ?" // Journée de réflexion
Informations pratiques
Quand : Jeudi 9 avril, à partir de 11h
Où : Auditorium (niveau -2)
Combien : Entrée libre dans la limite des places disponibles
En partenariat avec l’Académie de la Latinité.
Pour plus d'infos, rendez-vous ici !
La situation politique au Moyen-Orient et en Afrique, ses échos et effets dans le monde occidental, européen en particulier, la guerre comme sanctification, le martyr comme témoignage, le Jihad comme possible salut, appellent une réflexion de fond.
Assistons-nous aux derniers soubresauts d’un monde finissant ou à l’émergence de nouvelles forces ? Et avec elles, de nouveaux problèmes ?
Pour essayer de jeter quelque lumière sur des conflits essentiellement complexes, sur leurs enjeux à l’échelle d’une vaste région, il apparaît nécessaire de croiser les analyses, politiques, sociologiques, historiques, géopolitiques, économiques et de conjuguer les regards de part et d’autre de la Méditerranée.
Une journée de réflexion en trois temps :
De l’Islam à l’islamisme : les ambiguïtés de l’Islam politique ;
Jihad, terrorisme, martyrisme : l’Europe confrontée à elle-même ;
Après le «Califat» : l’inévitable reconfiguration du Moyen-Orient.
Avec, notamment, Sabah Abouessalam, sociologue à l’Université de Rabat ; Hélé Béji, fondatrice du Collège international de Tunis ; François Burgat, directeur de recherches au CNRS (IREMAM); Régis Debray, philosophe et essayiste ; Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po Paris, historien ; Nilüfer Göle, directrice d’études à l’EHESS ; Farhad Khosrokhavar, sociologue et directeur d’études à l’EHESS ; Candido Mendes, secrétaire général de l’Académie de la Latinité; Edgar Morin, sociologue et philosophe ; Alain Touraine, directeur d’études à l’EHESS ; Michel Wieviorka, sociologue et directeur d’études à l’EHESS.
Journée de débats animée par François L’Yvonnet, professeur de philosophie et éditeur.
lundi 16 mars 2015
jeudi 5 mars 2015
"Simone Weil, ou le seul second Péguy qui vaille."
M. Emmanuel Gabellieri, directeur du Cahier Simone Weil avec
François L'Yvonnet,
interviendra la 17 mars à 18h30 à l'Institut catholique de Paris sur
"La détermination du réel chez Simone Weil"
dans un séminaire consacré au spiritualisme français.
"La détermination du réel chez Simone Weil"
dans un séminaire consacré au spiritualisme français.
Nous vous signalons également l'ouverture prochaine à Lyon
du
Café et Espace associatif "Le Simone", créé par des jeunes normaliens (co-fondateurs aussi du mouvement des Veilleurs),
dont le désir est de reprendre l'idée "d'Université populaire" et de formation autogérée de Simone Weil.
Café et Espace associatif "Le Simone", créé par des jeunes normaliens (co-fondateurs aussi du mouvement des Veilleurs),
dont le désir est de reprendre l'idée "d'Université populaire" et de formation autogérée de Simone Weil.
Pour plus d'informations, rendez-vous ici !
(...) C’est l’un des atouts majeurs de ce Cahier de l’Herne
de rendre compte de l’amplitude de l’œuvre de Simone Weil.(...) Nombre de
portes sont ouvertes en quatre constructions – philosophie,
littérature/esthétique, politique/ histoire, religion/mystique – qui permettent
d’entrevoir les pistes et domaines à creuser dans les seize volumes en cours
aux éditions Gallimard. On relèvera l’un d’entre eux, ce passage – d’ailleurs
jamais « officialisé » par l’une de ces « conversions » alors à la mode – du
judaïsme au catholicisme, que certains commentateurs renvoient à la lecture
hégélienne de l’Ancien Testament, confortée par l’antisémitisme religieux
français de l’époque, qui fait de la « Bible » juive le livre d’un Dieu courroucé,
dont les Évangiles apporteraient la consolation (pour autant que l’exigeante
Simone Weil l’accepte). La diversité des intérêts ne les dilue pas, tant ils
répondent tous à la même conviction, celle de porter témoignage dans la
contemplation, la connaissance et la réflexion, non pas de la maîtrise de
l’homme sur ce qui l’entoure mais de la « beauté du monde », divine donc
géométrique création.
- Lire la suite ici.
Marie-Anne Lescourre, Revue Cité
"L’Herne nous a habitués à de substantielles
livraisons, celle-ci est en tous points admirable, profuse, pénétrante au point
de constituer la plus excellente des introductions à une œuvre aussi
considérable. Il ne s’agit pas, bien sûr, d’écarter les études précédentes,
celles de M. M. Davy (un peu datée) et plus récemment de Robert Chenavier
(toujours remarquable) de Florence de Lussy, Dominique Carliez ou Emmanuel
Gabellieri. L’ambition est plus didactique avec ce fort volume et surtout très
pertinente dans le choix des thèmes abordés. Et pourtant, rien n’est aussi périlleux que de faire montre d’originalité avec
un tel grand esprit. Ceux qui ne connaissent pas encore (ou mal) Simone Weil trouveront ici de quoi
répondre à nombre de questions essentielles touchant l’œuvre, car nombre
d’aspects souvent occultés sont abordés et analysés, citons « Simone Weil et la
mathématique » de Laurent Lafforgue, « Le pythagorisme de Simone Weil » de
Jean-Luc Périllé, mais aussi « Simone Weil et l’Europe. Souci de soi, souci de
l’autre » de Sylvie Courtine-Denamy, « La science et la foi » de Xavier Lacroix
ou l’étude d’Eric O. Springsted : « Formes de l’amour implicite de Dieu ». Sans
oublier les deux entretiens liminaires avec René Girard et Michel Serres
lesquels reconnaissent leur dette envers cette pensée qui, lors de la parution
de La Pesanteur et la Grâce, en 1947 furent bouleversés. Ce dernier intitule
son dialogue avec François L’Yvonnet : « Une intensité de lumière » et
reconnais avec franchise : « … j’ai pour elle une reconnaissance absolue. C’est
par elle qu’existe le peu que je suis ». Il faudrait tant rappeler que toute
évocation semble condamnée à la fatuité ou la plus navrante inutilité; Weil
fait partie de ces rares, très rares pensées avec lesquelles il n’est possible
d’entretenir qu’un rapport éminemment personnel pour ne pas dire intime."
- Lire la suite ici.
Claude-Henry du Bord, Salon littéraire
"Recueillie au tout début de ce qu’on ne qualifiera que
par anti-phrase sa carrière, sur les terres de Gustave Thibon, on pouvait se
demander comment la greffe allait prendre avec ce Bachelard de l’Ardèche,
catholique mystique et maréchalo-compatible. Au début, on se regarda avec circonspection,
mais très vite, on s’attacha, on se comprit, même on s’approuva. Les deux en
témoignèrent, à l’image de ces très belle pages des Cahiers de l’Herne, aussi
passionnantes à examiner que les déambulations physiques, métaphysiques et
théologiques que la vie somme toute mystérieuse de Simone Weil offrent à
comprendre. (...) Simone Weil, ou le seul second Péguy qui vaille."
Hubert de Champris, Cercle Aristote
lundi 23 février 2015
Le revue culturelle "CHOISIR" recense notre Cahier Simone Weil
"En ces temps de conformisme, de confusion et de platitude intellectuelle,
en cette époque manquant cruellement d'une pensée novatrice,
rien de tel que de se plonger ou replonger dans l'univers weilien,
pour redécouvrir le goût du réel et de Dieu".
en cette époque manquant cruellement d'une pensée novatrice,
rien de tel que de se plonger ou replonger dans l'univers weilien,
pour redécouvrir le goût du réel et de Dieu".
Luc Ruedin
Cahier Simone Weil
Dirigé par François L'Yvonnet et Emmanuel Gabellieri
Coll. Cahiers de L'Herne
39€
lundi 16 février 2015
Le listing complet des jolis Carnets de L'Herne
Marc Abélès
Le spectacle du pouvoir // 9,50€
Günther Anders
Le temps de la fin // 9,50€
Mark Anspach
Œdipe mimétique // 12,50€
Hannah Arendt
La politique a-t-elle encore un sens ? // 7,50€
Luigi Aurigemma
Éveil de la conscience // 11,50€
Jules Barbey d’Aurevilly
La bague d’Annibal // 7,50€
Mariano Azuela
Ceux d’en bas // 12,50€
Michel Bakounine
Catéchisme révolutionnaire // 5,50€
Honoré de Balzac
Traité des excitants modernes // 8,50€
La femme abandonnée // 9,50€
La paix du ménage // 9,50€
L’auberge rouge // 7,50€
L’art de ne pas être dupe des fripons // 7,50€
Jean Baudrillard
Carnaval et cannibale // 9,50€
Pourquoi tout n’a-t-il pas déjà disparu ? // 9,50€
Zygmunt Bauman
Identité // 10,50€
Simone de Beauvoir
Malentendu à Moscou // 9,50€
Walter Benjamin
Paris, capitale du XIXème siècle // 9,50€
Hakim Bey
La zone interdite // 9,50€
Léon Bloy
Un brelan d’excommuniés // 9,50€
Yves Bonnefoy
Pensées d’étoffe ou d’argile // 9,50€
Genève, 1993 // 9,50€
André Breton
Mettre au ban les partis politiques // 7,50€
W. Burroughs/A. Ginsberg
Les lettres du Yage // 9,50€
W. Burroughs/J. Kerouac/C. Pélieu
Jack Kerouac // 9,50€
Giacomo Casanova
Mes apprentissages à Paris // 9,50€
Mes folies sur l’île de Casopo // 9,50€
Louis-Ferdinand Céline
À l’agité du bocal // 9,50€
Chomsky/Baillargeon
Pour une éducation humaniste // 9,90€
N. Chomsky/J. Bricmont
Raison contre pouvoir, le pari de Pascal // 11,50€
N. Chomsky/M. Foucault
De la nature humaine : justice contre pouvoir // 9,50€
Emil Cioran
De la France // 9,50€
Des larmes et des saints // 9,50€
Valéry face à ses idoles // 9,50€
Ernest Cœurderoy
De la corrida // 9,50€
Gerald Allan Cohen
Pourquoi pas le socialisme ? // 9,50€
Colette
J’aime être gourmande // 9,60€
Le second métier de l’écrivain // 9,50€
Alphonse Daudet
La doulou // 9,50€
Thomas De Quincey
Les derniers jours d’Emmanuel Kant // 7,50€
Michel Déon
Journal : 1947-1983 // 12€
Robert Desnos
Jack l’Éventreur // 8,50€
Denis Diderot
L’oiseau blanc // 7,50€
Pierre Drieu la Rochelle
Américaines et Européennes // 8,50€
Artistes et prophètes // 9,50€
Confession // 9,50€
Ne nous la faites pas à l’oseille // 9,50€
Bernard Edelman
Sade, le désir et le droit // 9,50€
Mircea Eliade
Sur l’érotique mystique indienne // 8,50€
Benjamin Franklin
Comment devenir riche // 7,50€
A. Einstein/S. Freud
Pourquoi la guerre ? // 9,50€
F. S. Fitzgerald
Merci pour le feu ! // 9,50€
E. de Fontenay/M.-C. Pasquier
Traduire le parler des bêtes // 9,50€
Charles Fourier
Les cocus // 9,50€
Sigmund Freud
Abrégé de psychanalyse // 9,50€
Un trouble de mémoire sur l’Acropole // 9,50€
Théophile Gautier
Pour une immoralité bien pimpante // 9,50€
Le club des haschischins // 7,50€
René Girard
Anorexie et désir mimétique // 9,50€
Géométries du désir // 9,50€
Jean-Marie Guyau
Contre l’idée de sanction // 9,50€
Marcel Hénaff
La ville qui vient // 9,50€
Théodore Herzl
L’État juif // 9,50€
Victor Hugo
Post-scriptum de ma vie // 7,50€
Claude Imbert
Lévi-Strauss, le passage du Nord-Ouest // 9,50€
Carl Gustav Jung
Les sept sermons aux morts // 9,50€
Franz Kafka
Le terrier // 9,50€
Søren Kierkegaard
In vino veritas // 9,50€
Arthur Koestler
Arthur Koestler
La pulsion vers l’autodestruction // 9,50€
Paul Lafargue
Le droit à la paresse // 9,50€
Dominique Lestel
L’animalité // 10,50€
Rosa Luxemburg
Dans l’asile de nuit // 9,50€
Joseph de Maistre
Éclaircissement sur les sacrifices // 9,50€
Oscar Mandel
La reine de Patagonie et son caniche // 9,50€
Guy de Maupassant
L’inutile beauté // 9,50€
Un cas de divorce // 9,50€
Rose // 7,50€
L’honneur et l’argent // 7,50€
Charles Maurras
L’ordre et le désordre // 9,50€
Soliloque du prisonnier // 12,50€
La bonne mort // 9,50€
Prosper Mérimée
La chambre bleue // 7,50€
Jules Michelet
La République des oiseaux // 9,50€
Michel Meyer
Qu'est-ce que le refoulement ? // 9,50€
Octave Mirbeau
La grève des électeurs // 7,50€
La mort de Balzac // 9,50€
Montaigne
Éloge de l’animal // 8,50€
Edgar Morin
Le destin de l’animal // 9,50€
Où va le monde ? // 9,50€
Vers l’abîme ? // 11,50€
Antonio Negri
La traversée de l’Empire // 9,50€
Éric Neuhoff
L’amour sur un plateau (de cinéma) // 14€
Friedrich Nietzsche
Le crépuscule des idoles // 9,50€
Roger Nimier
Bal chez le Gouverneur // 9,50€
Gilberte Périer
La vie de Monsieur Pascal // 7€
Edgar Allan Poe
Histoires inquiétantes // 9,50€
Pierre-Joseph Proudhon
La pornocratie // 9,50€
La célébration du dimanche // 9,50€
Conséquences désastreuses et inévitables de l’impôt // 7,50€
Marcel Proust
Le salon de Mme de... // 9,50€
Paul Ricœur
Discours et communication // 8,50€
Le juste, la justice et son échec // 8,50€
Marquis de Sade
Français, encore un effort... // 8,50€
Saint Augustin
Le mensonge // 9,50€
Lucien de Samosate
Philosophes aux enchères // 9,50€
Arthur Schopenhauer
Essai sur les femmes // 8,50€
Mihail Sebastian
Femmes // 12€
Promenades parisiennes // 9,50€
Maurizio Serra
Marinetti et la révolution futuriste // 9,50€
Michel Serres
Andromaque, veuve noire // 9,50€
Georg Simmel
Les grandes villes et la vie de l’esprit // 9,50€
Isaac Bashevis Singer
La coquette // 9,50€
Alessandro Spina
Juin 1940 // 9,50€
Spinoza
De la liberté de penser dans un État libre // 8€
Lettres sur le mal // 9,50€
À propos de Dieu // 9,50€
Spinoza et Voltaire
Miracles // 9,50€
George Steiner
Les Logocrates // 9,50€
À cinq heures de l’après-midi // 9,50€
Ceux qui brûlent les livres // 9,50€
Stendhal
Les Cenci // 9,50€
Anton Tchekhov
Sorcière // 9,50€
Thomas d’Aquin
Contre les murmurateurs // 7,50€
Henry David Thoreau
Désobéir // 7,50€
Marcher // 7,50€
Alexis de Tocqueville
Le despotisme démocratique // 9,50€
Alexis Tolstoï
Une famille de vampires // 9,50€
Léon Tolstoï
Du suicide // 9,50€
Les chemins de la misère // 9,50€
Anthony Trollope
Le château du prince de Polignac // 9,50€
Un amour de jeunesse // 9,50€
Mario Vargas Llosa
Comment j’ai vaincu ma peur de l’avion // 9,50€
Ma parente d'Arequipa // 9,50€
Un rasta à Berlin // 9,50€
Un demi-siècle avec Borges // 9,50€
Michael Walzer
La soif du gain // 9,50€
Simone Weil
Conditions premières d’un travail non servile // 7,50€
Conversation avec Trotski // 7,50€
Note sur la suppression générale des partis politiques // 7,50€
Oscar Wilde
L’âme humaine sous le socialisme // 7,50€
Émile Zola
Comment on meurt // 7,50€
vendredi 30 janvier 2015
« En réponse à la recension du Cahier de L’Herne Simone Weil »
Le compte rendu
du Cahier de L’Herne Simone Weil publié sous la signature de
Monique Broc-Lapeyre dans la livraison des Cahiers
Simone Weil de juin 2014, p. 167-170, laisse assez stupéfait sur
bien des points dont, en tant que codirecteurs du Cahier Simone Weil pour
les Éditions de L’Herne et quelque peu connaisseurs des études sur la pensée de
Simone Weil, nous souhaitons relever les principaux points commentés ci-dessous :
I)
Un Cahier de L’Herne inutile ?
Il semble
entendu d’emblée que ce Cahier de L’Herne
est sans importance : « En d’autres temps, un Cahier de L’Herne était pour un auteur une consécration », or
« de nos jours c’est un énorme pavé mais qui n’a plus le même poids
d’importance ».
La raison
d’un tel jugement semble être que la publication des Œuvres complètes « interdit ce trésor d’inédits dont pouvait
se flatter la politique éditoriale de ces Cahiers ».
Ceci a pour premier effet de faire passer presque
inaperçue l’indication donnée ensuite mais beaucoup plus loin (2e
page du compte rendu), selon laquelle le Cahier
de L’Herne comprend et révèle pourtant l’existence d’inédits :
seulement le lecteur croira alors qu’il ne s’agit que de « deux dissertations »
(sans savoir qu’elles sont corrigées de la main de Simone Weil), et ne saura
pas que ces deux documents proviennent d’un fonds bien plus important que
l’ancienne élève de S. Weil au Puy Yvette Argaud a légué à la Faculté de philosophie
de l’Université catholique de Lyon.
Un deuxième effet, en réduisant l’intérêt
supposé d’un Cahier de L’Herne à la
révélation d’un « trésor d’inédits », est de se dispenser d’un examen
et d’une mise en relief de ce que l’économie
générale du Cahier de L’Herne pouvait
avoir, elle, d’original. Ce qui renvoie aux remarques suivantes.
II)
Organisation générale du Cahier de
L’Herne
L’intérêt du Cahier de L’Herne ayant été diminué par
l’absence d’inédits, on apprend néanmoins que « les nombreux textes de Simone
Weil sont judicieusement choisis et représentatifs ». Mais cette remarque
est aussitôt contrebalancée, et en fait contredite, par celle selon laquelle « les
lecteurs apprendront avec étonnement que c’est la ‘philosophe’qui est enfin reconnue cette fois »,
ce qui motive l’ironie « que bien leur fasse si cette raison peut avoir
quelque crédit ! ».
On reste
d’abord stupéfait d’une telle remarque car on ne voit rien dans le Cahier de L’Herne qui peut justifier une
telle « interprétation ». S’il y a en effet une marque distinctive de
ce Cahier de L’Herne, mais dont la
recension ne dit rien (ce qui est tout simplement incroyable), c’est la volonté de manifester aussi
intégralement que possible (ceci en contraste avec bon nombre de
présentations existantes) la distinction,
l’équilibre et le lien entre les grandes dimensions de la pensée weilienne, d’où
une organisation en quatre grandes parties qui restera ignorée du
lecteur :
I. Philosophie ;
II. Littérature/esthétique ;
III. Politique/Histoire ;
IV. Religion/Mystique.
Signalons au
passage que si « les nombreux textes de S. Weil sont judicieusement
choisis et représentatifs » (un des rares jugements positifs de cette
recension) c’est précisément grâce à cette distribution, car tous les textes
donnés le sont en fonction de celle-ci !
L’ironie avec
laquelle cette volonté d’équilibre est masquée sous le prétexte qu’on aurait
voulu mettre « enfin » en avant la « philosophe » S. Weil,
semble avoir sa source dans une affirmation de l’« Introduction
générale », selon laquelle « la réception de S. Weil est encore
loin d’être ce qu’elle devrait être ». Or ceci renvoie, pour qui veut bien
lire cette introduction, à toutes les lectures trop souvent partielles ou
approximatives de l’œuvre, bien plus fréquentes que son étude patiente et
intégrale.
Qui est
appelé, par exemple, chaque année dans des jurys de thèse sur S. Weil en
France ou à l’étranger, en sait quelque chose, et il faut vraiment vouloir
ignorer tout cela pour déclarer que n’aurait plus aucun crédit l’idée d’une
méconnaissance de S. Weil de la part de bien des « philosophes
professionnels ».
On apprend
ensuite que Fr. L’Yvonnet, codirecteur du cahier, a le tort de citer la fameuse
formule « La politique m’apparaît comme une sinistre rigolade », ce
qui est « un peu malencontreux », mais pourquoi ? Par ailleurs,
il a pu arriver que la réédition de certains textes ne renvoie pas à toutes « les éditions
antérieures ». Mais à l’inverse, pourquoi stigmatiser un « usage
malheureux de La Pesanteur et la Grâce
par plusieurs auteurs » alors que l’introduction générale a fortement
insisté sur le fait que beaucoup, y compris parmi nos brillants universitaires,
croient encore que La Pesanteur et la
Grâce est un livre de S. Weil ? S’il arrive donc que, dans ce Cahier
de L’Herne, l’on cite La Pesanteur et
la Grâce (surtout dans des articles publiés avant l’édition critique
des Cahiers Simone Weil dans les Œuvres complètes), ce n’est évidemment jamais
par ignorance de ce statut, mais pourquoi alors le laisser entendre ?
Il est
affirmé « l’absence surprenante d’études sur la critique weilienne de la
science », mais la surprise est alors l’absence totale de référence à ce
moment-là aux études magistrales sur la
science du mathématicien L. Lafforgue (dont l’article n’est cité ensuite
qu’en référence à la problématique du surnaturel), ou des philosophes J. L. Périllié et B. Saint-Sernin montrant pourquoi
cette critique s’enracine pour S. Weil dans la science grecque !
Il est déclaré
« contestable d’avoir séparé philosophie et mystique ». Mais si on
les avait unis, quels reproches n’aurait-on pas eu en sens inverse ? Et
surtout pourquoi dire ensuite qu’a été « mise à part la religion » et
que celle-ci n’est pas une « catégorie adéquate pour S. Weil », alors
que le Cahier a articulé religion et mystique, l’une étant chez S. Weil la
fonction critique de l’autre ?
III)
Contributions d’auteurs
1) Le « complet désaveu » supposé entre l’article de Pascal David et l’extrait présenté de G. Marcel n’a guère de sens, car chacun sait que quand G. Marcel déclare que S. Weil ne saurait être « classée parmi les philosophes », il a en vue la tendance rationaliste dominante de la philosophie (par exemple d’un L. Brunschvicg, lequel opposait catégoriquement philosophie et mystique).
2) Plus inquiétante est ensuite
l’incroyable série de critiques visant les quelques contributions qui sont
déclarées « trop exclusivement chrétiennes » du Cahier.
De manière
ahurissante est stigmatisée une vision « très critique du judaïsme »
alors que la liaison des trois
contributions en question (F. L’Yvonnet, E. Gabellieri, A. Guggenheim)
visait au contraire à éclairer et à contextualiser l’antijudaïsme
de S. Weil, sans y adhérer ni le mésinterpréter, contrairement à bien des
présentations, ce qui n’est l’objet d’aucune remarque.
Mais encore
plus ahurissant est ce qui est écrit ensuite de trois contributions qui
présenteraient « une Simone Weil trop décidément catholique ». Ainsi,
d’abord :
« Quand Eric O. Springsted, en compagnie
de Henri de Lubac et Urs Von Balthasar fait une méditation sur ses textes à la
manière d’une homélie ». D’abord, E. O. Springsted n’est pas
catholique mais protestant (presbytérien), et s’il cite Lubac et Balthasar,
c’est parce qu’il est un protestant intelligent, comme les penseurs catholiques
qui citent Barth ou Moltman au lieu de s’enfermer dans leur confession. Mais
surtout, il est insoutenable et faux (et qui plus est injurieux) de dire qu’il
écrit à la manière d’une homélie, alors que son texte, qui est un des plus spéculatifs de tout le
Cahier (!) offre un commentaire inédit
et remarquable d’un des plus grands textes de Marseille, les « Formes
de l’amour implicite de Dieu ».
Le
« trop décidément catholique » englobe ensuite M. C. Bingemer,
laquelle a le tort « à partir des quelques allusions faites aux figures de
François d’Assise et J. de la Croix » de développer « l’appartenance
[de S. Weil] à la grande tradition de la mystique chrétienne ». Parler de
« quelques allusions » fait rêver quand on sait les dizaines de références
à ces deux figures « sommets de la mystique chrétienne » dans les
Cahiers et textes de Marseille et de New York. Mais surtout, il est
inadmissible de faire croire que développer cette « appartenance »
impliquerait un exclusivisme chrétien puisque M. C. Bingemer éclaire à partir de là dans tous ses travaux les
perspectives intereligieuses de S. Weil !
Enfin la
recension veut visiblement éreinter «… la tentative finale de C. Hof qui en des termes que
jamais S. Weil n’a utilisés comme kénose,
kénotique, lui fait commenter les quelques phrases de la lettre de Paul aux
Philippiens » ce qui placerait « malgré elle son concept de
décréation dans une lignée de kénoticiens où elle n’en peut mais ! »
Là, avouons
que les bras tombent devant un tel aveuglement et une telle volonté
d’ignorance. Car si S. Weil n’utilise pas la translittération
« kénotique » devenue familière aux philosophes et aux théologiens
(mais qui n’existait quasiment pas à son époque), c’est tout simplement parce
qu’elle se réfère directement au kénoô
(κενόω)
grec, qu’elle traduit
littéralement par « se vider », « se dépouiller de
soi-même »… en des dizaines et dizaines de pages des Cahiers et des textes
de Marseille, New York et Londres, ce qui rend ridicule et perdue d’avance
toute tentative de minimiser l’analyse novatrice et irrécusable de C. Hof
montrant que le terme même de décréation surgit au fil des textes du
commentaire à Marseille par S. Weil de l’Hymne aux Philippiens. Mais de
cette lecture, les lecteurs des Cahiers Simone
Weil ne sauront hélas rien !
Poursuivons,
plus rapidement :
D. Tracy, le plus grand théologien américain
(qui fit venir P. Ricœur puis J. L. Marion à Chicago),
« interprète la pensée de S. Weil en parfaite contradiction avec sa
vie extrême… on ne peut accepter ce paradoxe ».
M. Marianelli « parle de l’humanisme chrétien
de S. Weil », mais il faudrait choisir entre cette appellation et
l’universalisme des manifestations du divin, ce qui fait qu’il ne convient pas
« de parler d’humanisme ».
Sauf que, qui
connaît le travail de Marianelli sait qu’il utilise l’expression de
« nouvel humanisme » précisément pour désigner un nouvel humanisme qui cherche à dépasser
les frontières de l’ancien, trop restreint à son acception classiquement
occidentale.
Ch. Delsol, membre de l’Institut, manquerait
« de rigueur » en soulignant le paradoxe de l’Enracinement où sont
valorisés à la fois les « groupes d’appartenance » et la
« conscience personnelle » ; elle utiliserait une « langue
de bois que S. Weil détestait » (!) en faisant référence à sa
critique des droits de l’homme (or c’est au nom des obligations envers l’être humain, mais cette référence qui justifie
la phrase citée n’est pas donnée : où est alors le manque de
rigueur ? !).
IV)
Deux questions
L’ensemble de
ces critiques achève hélas de discréditer une telle recension, dont on se
demande comment M. Broc-Lapeyre, qui favorisa de manière originale les
études weiliennes à Grenoble, a pu la signer, et le gérant des Cahiers Simone Weil la recueillir. On se
demandera donc : d’où vient tant d’inintelligence et d’inimitié, alors que
ce Cahier
de L’Herne a été objet d’une réception unanimement positive, d’articles
laudatifs dans des journaux et revues de tendances opposées, de la revue Études au journal Le Monde, de L’Humanité à
La Croix etc. ?
Comment et
pourquoi peuvent être ainsi visés, l’ensemble du Cahier de L’Herne et donc d’abord ses coordonnateurs, ensuite un
bon nombre des spécialistes reconnus de S. Weil au plan aussi bien
français qu’international, enfin une lecture supposée « catholique »
de certains contributeurs ?
Tout ceci pose deux questions au
moins.
La première pourrait renvoyer à des conflits
d’interprétation, ce qui dans une Association comme la nôtre, ne peut être que
normal. Mais alors, on le dit, on l’assume et on développe un vrai débat. On ne
traite pas par l’ironie, le mépris ou l’ignorance ce dont il est question (en
prêtant des intentions ridicules aux directeurs du Cahier de L’Herne, ou en portant des jugements incroyables à
l’égard d’études comme celles de E. O. Springsted ou de C. Hof
sur la kénose !). Si se développent de telles attitudes, qui sont
irrecevables sur le fond comme sur la forme, et qui ne peuvent avoir pour cause
que des ignorances assumées ou des partis pris idéologiques, c’est la fin de ce
qu’André Devaux avait en son temps magnifiquement et patiemment construit.
La seconde est tout aussi inquiétante. Que des
auteurs étiquetés « catholiques » soient protestants ou
universalistes importe peu à M. Broc-Lapeyre, ni qu’aucun d’entre eux ne
fasse une lecture « exclusivement » chrétienne de S. Weil.
La censure ne
veut pas le savoir et ne les a pas lus, le seul fait de souligner l’adhésion de S. Weil au christianisme
(volontairement confondue avec une « appartenance » supposée exclusive,
ce qui est absurde) semblant motiver ses rejets. Mais dans ce cas, ce n’est pas
seulement une volonté d’ignorance à l’égard des commentateurs qui est en cause,
c’est une volonté d’aveuglement sur la pensée et l’œuvre de S. Weil elle-même.
Les Cahiers Simone Weil
deviendraient-ils le lieu d’un tel aveuglement ?
Emmanuel Gabellieri et François
L’Yvonnet
Codirecteurs du Cahier de L’Herne Simone Weil
lundi 19 janvier 2015
Les nouveautés de février 2015
Nos prochains Carnets viennent d'arriver à L'Herne.
Retrouvez-les en librairie le 11 février 2015 au prix de 7,50€ !
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Contre les murmurateurs
St Thomas d'Aquin
Coll. Carnets
978 285 197 292 7
7,50€
"Car, comma la toute-puissance de Dieu est au-dessus de toute pensée et de toute intelligence, on ferait injure à sa toute-puissance, en soutenant que les créatures peuvent imaginer quelque chose qui est impossible à Dieu."
L'art de ne pas être dupe des fripons
Honoré de Balzac
Coll. Carnets
978 285 197 296 5
7,50€
"Autrefois on vous demandait brusquement la bourse ou la vie ; aujourd'hui on ne songe ni à l'une ni à l'autre."
Post-scriptum de ma vie
Victor Hugo
Coll. Carnets
978 285 197 291 0
7,50€
"Chose inouïe, c'est au dedans de soi qu'il faut regarder le dehors. Le profond miroir sombre est au fond de l'homme. Là est le clair-obscur terrible."
Libellés :
Balzac,
Carnets,
carnets de l'herne,
dupe,
François L'Yvonnet,
fripons,
Laurence Tâcu,
littérature,
murmurateurs,
post-scriptum,
PS,
Saint Thomas d'Aquin,
Victor Hugo
mercredi 12 novembre 2014
Notre programme des publications de novembre à mars 2015 !
Libellés :
Cahiers,
Cahiers d'Anthropologie sociale,
Cahiers de L'Herne,
Carnets,
carnets de l'herne,
Colette,
Conrad,
François L'Yvonnet,
Freud,
Jung,
Laurence Tâcu,
Romans,
Trollope
Colloque international à la BnF
Girard-Sartre : une relation méconnue
Chaque fois que René Girard critique l’œuvre sartrienne, ce n’est
jamais sans lui avoir rendu préalablement hommage ; hommage d’autant
plus troublant qu’il touche au cœur de la théorie du désir mimétique, à
la structure du triangle et de la spirale : « Les analyses du rôle de
l’autre dans ce que Sartre appelle « le projet » - le garçon de café
dans L’Être et le néant – les analyses de la mauvaise foi, de
la coquetterie, sont merveilleuses à mes yeux. » Les relations entre
René Girard et Sartre sont donc ambivalentes et méritent une analyse
plus poussée.
Opérer entre les deux pensées de nombreux rapprochements conceptuels permettrait de porter un regard nouveau sur ces œuvres. Ainsi par exemple les proximités entre la mauvaise foi sartrienne et la méconnaissance girardienne nous plongent toutes deux dans une anthropologie du mensonge à soi-même et donc du Je en tant qu’il est toujours déjà un « jeu ». Nous pourrions aussi rapprocher la spirale mimétique (à laquelle René Girard soumet tous ses concepts) à la logique des tourniquets sartriens, dans laquelle les positions conceptuelles s’échangent sans cesse…
Malgré de nombreuses divergences, il y a donc aussi de nombreux points de contact entre ces deux penseurs, comme si la relation de René Girard à Sartre incarnait à elle seule une relation mimétique de proximité et de distance.
Retrouvez toutes les informations pratiques ici !
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