Les dérèglements qu’il avoue et l’anarchie dans les instincts ne sont pas les seuls indices de la décadence chez Socrate : c’en est un indice aussi que la superfétation du logique et cette méchanceté de rachitique qui le distingue. N’oublions pas non plus ces hallucinations de l’ouïe qui, sous le nom de « démon de Socrate », ont reçu une interprétation religieuse. Tout en lui est exagéré, bouffon, caricatural ; tout est, ici en même temps, plein de cachettes, d’arrière-pensées, de souterrains. - Je tâche de comprendre de quelle idiosyncrasie a pu naître cette équation socratique raison - vertu - bonheur : cette équation la plus bizarre qu’il y ait, et qui a contre elle, en particulier tous les instincts des anciens Hellènes.
Le crépuscule des idoles, F. Nietzsche
Coll. Carnets de L’Herne
Préface de François L'Yvonnet
9,50 €
Je me plais à remarquer que les hommes, en donnant à Dieu les noms qui expriment la grandeur, le pouvoir et la bonté, en l’appelant le Seigneur, le Maître, le Père, etc., montraient assez que l’idée de la divinité ne pouvait être fille de la crainte. On peut observer encore que la musique, la poésie, la danse, en un mot tous les arts agréables, étaient appelés aux cérémonies du culte ; et que l’idée d’allégresse se mêla toujours si intimement à celle de fête, que ce dernier devint partout synonyme du premier. Il n’y a rien qui démontre d’une manière plus digne de Dieu ce que le genre humain a toujours confessé, même avant qu’on ne le lui eût appris : sa dégradation radicale, la réversibilité des mérites de l’innocence payant pour le coupable, et LE SALUT PAR LE SANG.
Éclaircissement sur les sacrifices, J. de Maistre
Coll. Carnets de L’Herne
Préface de François L'Yvonnet
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