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Le procès intenté en 1928 par le sculpteur Brancusi aux douanes américaines, pour faire reconnaître à l’une de ses sculptures le statut d’œuvre d’art, illustre l’imbrication entre l’argumentation juridique, appuyée sur les règles formalisées du droit, et l’argumentation esthétique, appuyée sur les conventions informelles délimitant le sens commun de l’art. On y retrouve ainsi, condensé dans l’arène judiciaire, le répertoire des arguments qui, dans l’entredeux- guerres, contribuèrent à la réaction contre l’art moderne, puis à son intégration par les institutions.
Journalistes, artistes et experts se scindent entre partisans de l’art figuratif et de l’art abstrait. Définition du concept d’originalité d’une œuvre, de la beauté et de l’émotion esthétique, distinction entre le travail du sculpteur et celui de l’ouvrier… une véritable bataille rangée s’engage.
L'adieu aux arts, Bernard Edelman
coll. Essais
168 pages - 12 €
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