Verlaine, m’a-ton dit, avait déjà eu l’occasion de saluer son tout jeune confrère. Plus tard, Proust sera dithyrambique, lui l’abonné de l’Action française, et Albert Thibaudet, peut-être le plus grand critique de la IIIe République, non content de lui consacrer un ouvrage, ne cessera de le citer et de le commenter dans la N. R. F. plus qu’aucun autre, à l’exception de Barrès. Seulement voilà, avec la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale et son obstination vichyste, l’auteur de l’Avenir de l’intelligence est devenu un des grands maudits de l’Histoire. On peut rééditer les romans de Céline, en dépit de la folie perverse de l’auteur des pamphlets (d’ailleurs dénoncée par l’antisémite de Martigues), les livres de Maurras les plus imposants dorment à l’abri des bibliothèques. C’est à ce point, qu’un Antoine Compagnon, spécialiste universitaire incontestable des penseurs contre-révolutionnaires a révélé qu’il lui avait fallu très longtemps pour accéder aux textes majeurs, notamment les tout premiers où s’est affirmée l’impressionnante singularité maurrassienne…
Cahier Maurras, dir. Stéphane Giocanti et Axel Tisserand
Coll. Cahiers
392 pages - 39 €
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire